Alors que le Hezbollah a confirmé le contrôle de Beyrouth, des tirs de joie sont entendus dans les quartiers de la capitale. Il s’agit de partisans du Hezbollah qui circulent dans ces quartiers à bord de motos, et qui tirent en l’air pour fêter le succès du coup d’Etat mené la nuit dernière contre le gouvernement.
Le Hezbollah tente ainsi de terroriser la population, avec cette démonstration de force. L’objectif du parti de Dieu est d’empêcher toute résistance sunnite de s’organiser. Mais il est prématuré de célébrer la victoire, puisque la résistance s’organise. Les opposants à la mainmise syrienne, iranienne et du Hezbollah, de toutes les confessions, examinent leur riposte. Ils sont réunis à Meerab, siège de Samir Geagea.
En dépit de cette évolution dramatique, le coup de force du Hezbollah a le mérite d’avoir dévoilé les mensonges du parti chiite et de l’opposition en général. Celle-ci, par la voix du général Aoun, de Wiäm Wahhab, de Sleiman Frangieh et du Hezbollah, n’a cessé d’accuser, depuis trois ans et d’une façon mensongère, la majorité de former une milice armée, entraînée par la Jordanie et Israël. Ce mensonge a touché ses limites, puisque les événements de la nuit dernière ont prouvé que la majorité ne disposait ni de milice ni d’armes, sinon elle se serait défendue.
Notons que les miliciens du Hezbollah et du Mouvement Amal ont détruit les portraits de Saad Hariri et de son père Rafic Hariri, et les ont remplacés par des portraits du président syrien Bachar al-Assad. Ce qui dément les déclarations de ce dernier, qui, avec un excès d’hypocrisie, estimait que « ce qui se passait au Liban était une affaire intérieure ».