Grâce à « l’argent propre et divin » en provenance d’Iran, et à sa puissance militaire, le Hezbollah multiplie l’achat de vastes terrains dans les régions chrétiennes au Liban afin d’étendre son contrôle sur le pays et de saucissonner le pays du Cèdre afin de mieux l’avaler. Mais la résistance s’organise.
En bloquant le Liban depuis près d’un an, après avoir provoqué une guerre destructrice de 34 jours, le Hezbollah exploite la détresse économique pour acheter des vastes parcelles de terrain notamment dans les régions à dominante chrétienne et druze. La communauté chiite vit en effet dans une vie économique parallèle financée par le Hezbollah. La crise économique ne touche pas cette composante libanaise, contrairement aux chrétiens et druzes, contraints de vendre leurs terrains pour survivre ou émigrer.
L’objectif du Hezbollah étant de dominer l’ensemble du Liban, ou du moins de le saucissonner pour mieux le contrôler et y fonder sa République islamique sous influence divine iranienne. Téhéran aurait consacré 14 milliards de dollars pour financer ces acquisitions notamment dans le Sud (Jezzine...), la Békaa (Zahlé, Baalbek, Hermel...) et la montagne de Jbeïl (Afqa, Akoura, Ehmej...). Et ce, afin d’assurer une continuité territoriale entre les régions chiites, indispensable pour la stratégie militaire du parti de Dieu.
Face à cette situation, plusieurs initiatives ont déjà été lancées, notamment au sein de la diaspora libanaise majoritairement chrétienne. L’Union maronite mondiale basé en Floride (USA) a invité, le 8 novembre, l’ensemble des chrétiens d’origine libanaise à travers le monde à contribuer à la constitution d’un fonds mondial destiné à financer l’achat des terrains que leurs propriétaires désirent vendre pour survivre, et pour empêcher ainsi le Hezbollah de mettre la main sur le pays du Cèdre.
Cette prise de conscience était devenue indispensable pour ralentir la chiitisation du pays, le Hezbollah ayant acheté près de 4 millions de m² dans les régions de Jbeïl et du Kissrouan, entre 1992 et 2005. Les Chiites, qui avaient considérablement installé leurs hommes au pouvoir, ont obtenu plusieurs décrets présidentiels leur permettant d’acquérir ces terrains, en violation les lois du cadastre.
L’appel de l’Union maronite mondiale s’adresse essentiellement aux maronites et aux riches donateurs parmi eux pour contribuer à ce fonds, intitulé « Fonds Mondial Libanais ». Chaque contributeur est libre de verser le montant correspondant à ses moyens et à ses ambitions, dans un objectif bien précis : empêcher la mutation de l’identité libanaise pluraliste au profit de la chiitisation, un premier pas vers l’instauration d’une « mini république islamique » iranienne au Liban. Des experts s’affairent à présent à rédiger les statuts et les lois organiques du FML, avant l’officialisation de son lancement.
Lire l'article original : Al Seyassah - Koweït