jeudi, juin 14, 2007

Liban : le député Walid Eido pulvérisé par une charge de forte puissante



La majorité libanaise accuse la Syrie d’avoir commandité l’assassinat de Walid Ido et de neuf autres personnes, dont son propre fils. Le député du Courant Patriotique Libre du général Aoun, Ibrahim Kanaan, accuse "les ennemis du Liban" (Israël) de vouloir, à travers cet assassinat, "empêcher le Liban de se redresser".


Comme nous l’avions annoncé auparavant, l’assassinat du député de la majorité parlementaire, membre du courant du Futur, et proche de l’ex-premier ministre Rafic Hariri, Walid Eido fait partie de la dizaine de victimes tombées ce soir à Beyrouth dans un nouvel attentat à la bombe.
Selon les images diffusées par les télévisions libanaises, la charge explosive, de forte puissance, aurait pu être placée dans un bâtiment jouxtant une ruelle très étroite que le député, son fils aîné et ses gardes de corps avaient empruntée. La déflagration, sans doute activée à distance, a fait entre 8 et 10 morts, dont Ido.


Les cadavres ayant été pulvérisés - des témoins affirment avoir vu trois cadavres « s’envoler » par la puissance de l’explosion - et il est difficile à ce stade, de confirmer le nombre des victimes. Les secouristes affirment avoir retrouvé la dépouille du député au centre du terrain de foot du club Najma...


Plusieurs responsables de la majorité ont immédiatement accusé la Syrie d’être derrière ce nouvel attentat. Ces accusations prennent toute leur ampleur à la lecture du quotidien koweïtien « Al Seyassah » de ce 13 juin. Le journal consacre deux longs papiers, très documentés, à la politique de reconquête du Liban par la Syrie.


Dans un premier papier, "Al Seyassah" cite un rapport remis au secrétariat de l’ONU pour affirmer que « le chef des Renseignements syriens, Assef Chawkate, a mis au point un plan consistant à assassiner plusieurs responsables de la majorité libanaise, en vue de faire chuter le gouvernement de Fouad Siniora ». Parmi les personnalités visées figurent les députés Saad Hariri, Walid Joumblatt et Marwane Hamadé, ainsi que le journaliste Farès Khachane (du quotidien Al Mustaqbal) et le témoin clé de l’assassinat de Rafic Hariri, Zouhair Al-Seddik réfugié à Paris. Le quotidien croit savoir que l’élimination de ces hommes mettrait la Syrie et son régime à l’abris du Tribunal international, surtout grâce à la suppression des témoignages que ces hommes peuvent livrer au Tribunal.


Dans "une autre analyse", le quotidien koweïtien cite un rapport diplomatique confidentiel qui aurait établi un tableau de la situation au Liban. Selon ce rapport occidental, « Chawkate accélère le réarmement de ses alliés au Liban, notamment le Parti National Syrien (qui prône la Grande Syrie) dirigé par Assaad Hardane, les Druzes Weäm Wahhab et Talal Arslan, dont les partisans seraient chargés de contrôler la route de Damas pour assurer la logistique du Hezbollah depuis la Bekaa vers Beyrouth et neutraliser Walid Joumblatt. Les autres bénéficiaires de l’appui syrien, financier et militaire, sont les partisans du général Aoun, avec la complicité de son gendre Gebran Bassil. D’autres groupuscules sunnites de Saïda, comme Oussama Saad, un rival local de la famille Hariri ».


Le rapport, ajoute le journal, précise que « le régime syrien attend une étincelle qui mettrait le feu à cette poudrière pour reconquérir le Liban à la demande des Libanais qui auront été décapités. Une sorte de vengeance syrienne de la communauté internationale qui l’avait obligée à quitter le pays d’une façon humiliante ». Le rapport ajoute que « la prochaine cible de ce plan machiavélique syrien serait la FINUL au Sud Liban ».


A la lecture de ce qui vient de se passer aujourd’hui, à Beyrouth, mais aussi à Gaza où le Hamas est en passe de contrôler l’ensemble du Territoire, et de laminer le Fatah et l’Autorité palestinienne, le plan syrien semble être entré dans sa phase finale. Sans une réaction ferme de la communauté internationale, l’axe Téhéran-Damas-Gaza en passant par le Hezbollah, est à portée de main. Personne ne pourra dire, demain, que les terroristes ont pris le monde de court, et ont développé leur arme nucléaire. Le monde libre est appelé à réagir, et la peur doit changer de camp.